7 maisons pour gens du voyage
Rue Guynemer – Saint-Denis
7 familles françaises de « gens du voyage » vivaient dans des caravanes sur un terrain appartenant au Conseil Général de Seine Saint Denis ; certaines de ces familles ont 35 ans de vécu sur ce terrain.
Le Conseil Général de Seine-Saint-Denis, dans le cadre de la création de nouvelles routes et l’implantation d’un bassin de rétention des eaux a proposé de déplacer cette implantation et Plaine Commune a souhaité confirmer le double aspect « sédentaire et voyageur » en construisant un projet associant maisons individuelles et implantation d’une caravane.
La conception des intérieur et le plan masse général est le fruit d’une co-conception entre les habitants et une des deux architectes (Caroline Cazor). Le procédé constructif a était imaginé et breveté par l’architecte qui a supervisé le chantier (Jérôme Laplane). Ce procédé a permis que le début de la construction des logements soit réalisé par les habitants et des volontaires, accompagné pour cela par les Bâtisseurs d’Emmaüs (liquidés depuis).
Dans ce projet, les familles qui avaient généralement deux caravanes n’ont conservé que l’une d’elles afin de conserver leur culture du voyage mais aussi profiter de petites jardins individuels et d’espaces verts collectifs. Ceux-ci ont été réalisés également avec la participation des certains habitants et le savoir-faire d’une entreprise paysagère (Topager).
La recherche et les principes constructifs qui en ont découlé sont une réponse à la demande d’Habitats Solidaires SCIC pour reloger dans l’urgence (3 mois) une vingtaine de familles Roms expulsées d’un campement insalubre dans le 94.
Cette recherche a débouché dans un premier temps sur le projet d’Orly, le « hameau du Bouvray » réalisé entre le 15 Aout et le 15 Novembre 2011. Ce hameau a été entièrement démonté 3 ans plus tard laissant le terrain à nu avec seulement les réseaux enterrés et les voiries apparentes. Plusieurs maisons ont été remontées à Villeneuve le Roi et Ivry, les composants restant sont stockés dans un hangar, dans l’attente des projets en cours pour leur remontage.
L’innovation réside dans la liaison des panneaux préfabriqués entre eux et avec les planchers par des feuillures comprenant des empreintes males et femelles avec joints écrasés garantissant d’une part le montage facile et d’autre part garantissant l’étanchéité à l’eau, à l’air et la continuité de la structure.
Toute la technicité des maisons à Ossature-bois est ainsi maitrisée en usine.
Fabriqué en bois pour sa légèreté (transport, montage-démontage, absence de fondations pour certains R+0), son isolation (isolant sans ponts thermiques), sa transformabilité (montage à sec par vissage-dévissage) et sa pérennité (eco-matériau naturellement biodégradable mais que l’on sait faire durer des siècles).
La pérennité de la structure est assurée par un pare-pluie, une lame d’air ventilée et un parement extérieur. Le parement extérieur et la couverture pourront varier selon les projets de même que l’agencement des pièces et des ouvertures selon une trame de 0.60m permettant la préfabrication.
Le système de composant de finitions (bardages, menuiseries, terrasses etc…) permet également d’offrir une qualité « atelier ». Le plan des volumes intérieurs est libre grâce aux façades porteuses et aux poutres légères en I. Chaque panneau est interchangeable. On peut disposer portes, fenêtres et panneaux plein selon son envie ou ses besoins.
L’économie est rigoureuse et l’analyse de la valeur stricte: 390 €HT/m² pour un 2P de 39.5m² soit 15.405€HT (hors plomberie, électricité, peinture et revêtements de sol).
Bien sûr selon les choix, on pourra mettre un peu plus pour avoir une toiture végétalisée, un autre parement extérieur ou intérieur.
Un kit électricité est proposé ainsi qu’un kit de plomberie sanitaire avec ou sans PAC, poêle à bois etc…
Date d’emménagement
logements individuels
Le terrain appartenant au département -un parking public entre cités d’habitations, Universités et Archives Nationales- était occupé partiellement par des gens du voyage quasi sédentarisés depuis 30 ans.
Le département désirant réalisé un bassin paysager de traitement des eaux de pluie a vendu à la Scic Habitats Solidaires une parcelle pour réaliser les logements locatifs sociaux pour7 familles désireuses de se « poser » dans un quartier qui a vu naitre nombres d’entre ‘eux. Habitats Solidaire a alors, avec les services sociaux de la ville de Saint-Denis, réalisé un long travail d’écoute et de programmation, qui a permis de définir et financer 7 maisons avec 7 emplacements de caravanes .
Le plan masse, contraint par la forme de la parcelle, tout en longueur, s’articule autour d’une voie desservant les maisons. Celles-ci recherchent l’orientation Sud, ménagent l’emplacement de la caravane devant la maison et des petits espaces extérieurs privatifs. Ces derniers seront à la fois jugés trop petits et trop grands en ce qu’ils empêchent de disposer plus de caravanes.
La réalisation consistait à faire réaliser les composants du Kit par un Atelier d’insertion, puis de les faire poser sur site par des futurs habitants encadrés par un moniteur et aider par des volontaires. Malheureusement l’atelier d’insertion n’a pu mener sa tâche à bien et c’est finalement une PME du bâtiment qui a terminé le chantier. Mais le principe d’assemblage sur site du procédé a pu être testé de façon satisfaisante sur des maisons à étage.